Un loup, ça fait toujours des histoires.

Au coin du feu, au coin du bois, en catimini ou avec fracas, l’animal orchestre le choeur des voix humaines qui chantent son éloge ou le vouent à la haine.
Longtemps, l’écho des coups de feu a répondu aux attaques des meutes. La fièvre n’est pas retombée, mais l’effondrement de la biodiversité a fait prendre aux autorités des mesures de protection permettant à l’espèce de se réinstaller sur ses anciens territoires. Depuis, les escarmouches virent au conflit de voisinage existentiel dans les montagnes et le grand sud moutonnier. Comment composer avec le loup ?

La question n’est pas qu’affaire de cohabitation. Elle gagne en intensité philosophique et en urgence politique : comment repenser notre relation aux autres vivants face au grand dérèglement écologique dont nous sommes la cause ? Comment agir collectivement sur ces causes tout en inventant un nouveau cadre où humains et non-humains fabriquent, sur un pied (une patte) d’égalité, des mondes en commun ?